Retour sur la balade culturelle et gourmande à Lyon

publié le 14 mars 2022

Organisée par l’ASCE 69 le 6 novembre 2021 et ouverte à la région, elle a réuni 26 participants rhônalpins.

Entre confidences sur l’histoire de la gastronomie lyonnaise et anecdotes culinaires, les 26 participants de l’URASCE Rhône-Alpes se sont délectés lors de la balade culturelle et gourmande le samedi 6 novembre 2021 organisée par l’ASCE 69.

Un moment convivial apprécié en cette période marquée par la pandémie.

De la rosette à la praline en passant par le coussin lyonnais, personne n’est resté sur sa faim.

L’histoire du Coussin de Lyon

De renommée internationale, le Coussin de Lyon est la spécialité incontournable créée par Voisin. Il se compose d’une ganache de chocolat enrobée d’une fine couche de pâte d’amande candie très discrètement anoblie d’une touche de curaçao.
Il est né d’une lointaine tradition lyonnaise.
En l’an 1643, une terrible épidémie ravageait la cité. Pour la combattre les échevins lyonnais firent le vœu de se rendre en procession sur la colline de Fourvière où l’on allait déjà prier la Vierge, et de remettre un cierge de sept livres de cire et un écu d’or sur son coussin de soie. C’est ce coussin de soierie qui a inspiré la création du Coussin de Lyon.

L’expression « C’est l’hôpital qui se moque de la charité » est lyonnaise

L’hospice de la Charité détruit en 1933 et l’Hôtel-Dieu étaient deux grands hôpitaux lyonnais, proches de la place Bellecour. Ils s’opposaient, le premier accueillant les pauvres et le second à destination des populations aisées.
La rue de la Charité garde la mémoire de l’hospice de la Charité dont le clocher de la place Antonin Poncet est le dernier vestige. Cet hospice a recueilli, soigné, enfermé, nourri les misérables, les infirmes et les malades durant quatre cent ans.
Le Grand Hôtel-Dieu créé au 12ème siècle par le clergé est d’abord un lieu de refuge et d’accueil pour les plus démunis. Progressivement, il devient un site où l’on soigne. Au 18ème siècle, sa réputation est à son apogée : le Grand Hôtel-Dieu incarne alors l’excellence de la médecine lyonnaise.
L’expression « C’est l’hôpital qui se moque de la charité » est née de cette rivalité.

Les pralines roses sont une spécificité de Lyon

Au XVIIIème siècle, un pâtissier lyonnais aurait été inspiré par les roseraies du Rhône et aurait teinté ses pralines d’un rose similaire dans sa machine à mélanger le cuivre. Le succès fut au rendez-vous et la praline rose était née.
À la base, la praline est une confiserie française, nommée César, duc de Choiseul, comte du Plessis-Praslin. Son origine exacte n’est pas vraiment déterminée. Selon certains, César aurait demandé à son cuisinier de concevoir un bonbon aux amandes pour courtiser ses différentes prétendantes. D’autres affirment que son majordome aurait créé cette friandise pour soigner l’indigestion de Praslin. Enfin, il pourrait aussi s’agir d’un cuisinier maladroit qui a fait tomber des amandes dans une cuve de sucre caramélisé.
Quoi qu’il en soit, la praline devint un succès en France et les pâtissiers de Lyon l’ont retravaillé jusqu’à obtenir la célèbre praline rose.

L’histoire des mères lyonnaises : de bonnes à patronnes

Au sortir de la 1ère guerre mondiale, c’est la crise… Les familles bourgeoises ne peuvent plus employer autant de bonnes. Elles commencent par remercier la mieux payée : la cuisinière. Les cuisinières doivent repenser leur survie financière en toute autonomie. Elles font preuve de débrouillardise et des dizaines de femmes ouvrent leur restaurant !
Chacune s’adapte à ses moyens et au quartier dans lequel elle s’implante, mais elles ont toutes la même formation de base : la cuisine bourgeoise et familiale.
La mère Fillioux, la mère Brazier, la mère Léa… aucune n’est Lyonnaise d’origine ! Presque toutes viennent de Savoie, de la Bresse, d’Auvergne ou encore du pays niçois, et arrivent à Lyon pour trouver du travail. D’ailleurs ce qui fait la qualité de la gastronomie lyonnaise à l’heure ou les réfrigérateurs n’existent pas, c’est la diversité et la qualité des terroirs des régions environnantes.
On les appelle “mères” mais elles ne sont pas franchement réputées pour avoir les qualités premières que l’on attribue classiquement à une mère. La plupart étaient assez “brut de décoffrage” et grandes gueules. Elle consacraient leur vies à leur commerce, travaillaient dur et sans relâche.

La balade en photos

De l’arrivée sur la place Bellecour à l’Hôtel Dieu, puis au passage de l’Argue, puis rue Mercière et enfin place de la Bourse.