Au fil de l’instant

publié le 24 février 2011 (modifié le 25 février 2011)

Sortie d’un recueil de poésie de Pierre G. PASCAL (ASCEE 05)

Que serait la vie sans la poésie ?

Sans doute n’est-ce pas un hasard si dans le monde survolté d’aujourd’hui des poètes s’obstinent à faire entendre leur chant que seuls les sots peuvent trouver désuet.
Encore faut-il oser écrire !
Pierre Pascal est de ceux qui « osent écrire » (en s’excusant presque)

« Si j’osais j’écrirais, je crierais
Si j’écrivais, j’oserais »

nous dit-il, et l’audace du propos, l’originalité des textes nous entraînent peu à peu dans la beauté singulière d’une poésie nouvelle.

Les textes de Pierre Pascal sont exigeants, difficiles parfois, et, comme toute poésie, la sienne se mérite : il faut accepter de le suivre sur ce chemin de l’Aiôn où sa plume nous conduit du « Big Bang » initial jusqu’à « la dernière nuit qu’il suffira d’apprivoiser ».

Les paysages, les saisons, l’Histoire, l’univers et les couleurs se mêlent pour tenter de donner un sens à l’éternelle quête humaine « c’est par où le sentier…de la marche forcée de notre Humanité ? »

Pierre Pascal aime le langage, il joue avec les mots, les formes, les sonorités et nous offre parfois de curieux calligrammes comme cette savoureuse brochette de « mots bien découpés » pleine de fantaisie.

Dans cette poésie qui sait se faire intimiste ou pudique, c’est bien l’Être humain perdu dans le monde féroce et jeté malgré lui sur la ligne du Temps que le poète tente de comprendre :
« avais-je décidé de naître ? »

Il suit le parcours d’un homme, de ses deuils, de ses doutes, de ses amours :
« Tu aimes trop pour dire, tu doutes trop
Pour savoir. Tu rêves trop
Pour créer sans dérive ».

Il s’interroge : « quel souffleur te siffla la symphonie des
mots ? »
Pourtant il sait qu’« un jour le bruit des mots crépitera »

Sa poésie « crépite » et nous touche ; nous nous laissons emporter dans son merveilleux univers où sous le regard de sa

« Muse émue
Muse assumée
Muse amusée »

Pierre Pascal peut écrire pour notre plus grand bonheur

« je suis donc le monde est » !

Nicole CURTAT-CADET