En passant par la case Prison !

publié le 25 août 2025

Retour sur la visite du patrimoine architectural riomois


(N’hésitez pas à cliquer sur les photos pour les agrandir)

♪♫ Les portes du pénitencier, bientôt vont se refermer… ♫ ♪

38 personnes étaient présentes pour le début de la visite devant les portes de l’ancienne "centrale de Riom".

Ancienne car cela fait presque 10 ans (2016) qu’un nouveau centre pénitentiaire regroupant la maison d’arrêt et le centre de détention de Riom, ainsi que la prison de Clermont-Ferrand, a été construit.

Alors que la première impression de ce lieu laissé à l’abandon est plutôt lugubre, une agréable surprise attend le groupe dès la sortie du premier couloir, avec la sensation d’être projeté plusieurs siècles dans le passé dans un tout autre contexte.

On découvre en effet les restes d’un cloitre gothique avec ses arcs brisés (le seul qui soit complet en Auvergne), et notre guide du jour explique qu’à l’origine le bâtiment est un ancien couvent, celui des Cordeliers.

C’est a partir de 1804 que va se concrétiser l’idée de transformer les anciennes cellules de moines en cellules de détenus. Avec notamment des ajustements architecturaux pour relever les derniers étages.

L’ancienne chapelle est transformée avec des cellules de 24 prisonniers.

A son apogée le lieu de détention accueillera 650 prisonniers, dans des conditions peu enviables.

Les prisonniers sortent dans la cour pour la promenade ;-)


Les prisonniers recevaient un petit pécule, qui servait à trois choses : couvrir les frais de restauration, les frais de justice, et économiser pour préparer leur sortie.

Quelques dates jalon :

Pendant la seconde guerre mondiale, des résistants furent emprisonnés, et à la libération, ce furent les collabos.

A noter qu’en 1940, un important stock d’eau lourde, durant son transit vers Londres, est resté caché pendant 3 semaines dans la prison, et échappera aux Allemands. Une bonne chose dans la course à la bombe atomique !

De 1965 à 1984, ce fut un centre de détention pour les Maghrébins.

De 1984 à 1989, une partie des locaux fut réaménagée pour abriter des ateliers (menuiserie, vannerie, câblerie, muselets des bouteilles de champagne) et dès 1984 les ailes furent reconstruites, pour abriter 160 détenus.

En 2003, l’endroit était réservé aux condamnés âgés ou en fin de peine.

Et en 2007, ce fut la fermeture définitive.

Le projet de réhabilitation.

Le potentiel de ce lieu, aujourd’hui à l’abandon, est évident. Un projet de réhabilitation global est dans les tuyaux.

Les ailes, qui ne sont pas en harmonies avec le reste, et le mur d’enceinte, seront démolis.

La chapelle sera occupée par l’Université d’Auvergne avec une école d’ingénieurs.
Le second bâtiment - plus bel exemple de construction pénitentiaire en France - sera réhabilité en logements seniors, crèche et logements.
2 bâtiments flambant neuf seront construits en fond de parcelle pour des logements sociaux, un restaurant et des logements étudiants.
Enfin, un parc aménagé sera ouvert sur la ville.

De quoi donner envie de revenir sur place dans quelques années !

La visite du centre historique riomois.

L’histoire de 6 monuments emblématiques nous a été dévoilée par notre guide. Ici un simple aperçu tant les anecdotes étaient riches, et qu’il faudrait remplir plusieurs pages pour tout détailler !

La Sainte-Chapelle

Nous avons eu la chance d’entrer dans le chœur, du plus beau style gothique flamboyant, avec notamment une belle luminosité apportée par ses larges vitraux.

Vitraux d’origine
VItraux restaurés

Ces vitraux ont en partie disparu et été restauré. L’ensemble de la chapelle est le seul vestige du palais des Duc d’Auvergne, dont on ne peut qu’imaginer les dimensions imposantes. Il existe seulement 7 Saintes-Chapelles en France, dont 3 dans notre département. De part son statut, elle dispose d’une relique qui est pour les croyants un fragment de la Vraie Croix. En plus de Riom, on peut citer Aigueperse et Vic-le-Comte. A noter qu’elle a été classée monument historique dès 1840 !

Le musée Mandet

Le musée Mandet propose devant le corps de logis une cour intérieure pavée, et ceinte de murs et d’un bâtiment en pierre de Volvic. Signe indiscutable que le commanditaire de la propriété, un certain Dufraisse, disposait de revenus considérables à l’époque. Nous n’avons pas visité l’intérieur, qui renferme une jolie collections de tableaux et objets d’art.

L’hôtel Soubrany

Des colombages rares, à part Billom. En face une demeure dont les piliers débordent sur l’espace public : signe que le bâtiment faisait autorité, sans doute l’équivalent d’une préfecture.

L’hôtel de Ville

L’hôtel de ville abrite notamment un buste de Marianne "Gallia Victrix" réalisée par Rodin, qui a réalisé là le portrait de Camille Claudel. Il y a également un autre buste réalisé par Rodin, celui d’Etienne Clémentel, maire de Clermont qui a restauré le bâtiment au début du XXe siècle.

A noter la présence d’une belle tour à escalier, et dans le couloir d’accès d’une plaque qui reproduit la lettre de Jeanne d’Arc aux Riomois.

La tour de l’Horloge

La tour de l’Horloge, entouré de bâtiments avec une façade "factice" plus haute que les demeures, répondait à des besoins de surveillance (beffroi) et était le symbole de la nouvelle puissance des bourgeois, avec un clocher en "concurrence directe" avec celui de l’église du Marthuret toute proche.
Nous n’avons pas visité l’intérieur.

L’hôtel Guimoneau

Qui est qui parmi les 4 ?

En retrait des nuisances de la rue, il offre aux regards des sculpture représentant la Force, le Justice, la Prudence et la Tempérance (mettre de l’eau dans son vin). Ainsi que des figures mythologiques comme Méduse qui se veut une mise en garde contre les gens mal intentionnés, et même les commanditaires au-dessus de la porte, prêt à accueillir chaleureusement leurs hôtes.

De subtils jeux de regards croisés entre ces portraits racontent toute une histoire…

Un bel escalier en colimaçon, avec notamment un massif bloc de pierre de Volvic taillé dans la courbure, constituait l’unique point d’accès aux étages.