Le séjour de randonnée dans les hautes Pyrénées du 8 au 15 septembre

publié le 27 septembre 2018 (modifié le 29 mai 2020)

Publié le 27 septembre 2018

Samedi 8 septembre : nous voilà en route pour rejoindre le village de Montégut dans les Hautes-Pyrénées, plus exactement le centre de vacances Le Bataillet, pour y passer notre semaine annuelle de randonnée. Il se trouve en région Occitanie, près de Lannemezan et Bagnères de Bigorre.

Dimanche 9 septembre : Nous faisons connaissance de nos deux guides puisque nous nous divisons en deux groupes de niveaux différents pour les randonnées : Rémi qui nous accompagnera toute la semaine, et Florent qui restera avec nous jusqu’à mercredi. Ils nous proposent une petite balade dans la vallée du Haut-Adour pour faire connaissance. Nous traversons le village de Campan, célèbre pour ses "mounaques", poupées grandeur nature, fabriquées avec des chiffons et du foin, que les prétendants venus d’ailleurs accrochaient aux façades pour épouser une fille du village. Nous arrivons à Payolle, station de ski de fond, départ de notre randonnée qui nous emmène au plateau de Castet ou petit château. Magnifique vue sur les estives ou pâturages de montagne. Nous pique-niquons au Courtaou des Esclozes, lieu-dit surnommé le "village abandonné". Il était autrefois occupé par des vachers qui y vivaient de juin à septembre. Le temps menaçant du matin fait place à un ciel relativement dégagé. Au retour, nous suivons les crêtes et traversons une magnifique hêtraie où nous ramassons des russules charbonnières qui finiront ce soir dans l’assiette de Rémi. Nous aurons fait environ 350 mètres de dénivelée et 8 km. Nous rentrons en voiture par le col d’Aspin, qui domine la vallée de Campan et la vallée d’Aure, et le lac de Payolle, lac artificiel dont nous faisons le tour à pied. …Les photos

Lundi 10 septembre : il fait beau. Après une longue route, nous arrivons dans un paysage magnifique de haute montagne : le lac d’Orédon à 1900 mètres d’altitude, en lisière de la réserve naturelle de Néouvielle. Construit entre 1869 et 1884, le barrage d’Orédon, destiné à alimenter le département du Gers, est le plus ancien barrage pyrénéen. Le massif du Néouvielle est un espace naturel montagnard d’une grande originalité bioclimatique. La réserve naturelle du Néouvielle abrite un des derniers glaciers pyrénéens, le Néouvielle à 3091 mètres. Créée en 1936, cette réserve est une des premières de France. Ici, les pins à crochets battent des records de longévité et d’altitude, on y recense plus de 570 espèces d’algues et plus de 70 lacs. Dans l’un d’entre eux, le lac Gourg de Rabas, on trouve des "crapauds accoucheurs" : après avoir fécondé les œufs, le mâle les garde fixés sur son dos jusqu’à leur éclosion ! Le crapaud accoucheur vit jusqu’à 2400 mètres d’altitude et reste sous la forme de têtard pendant près de 10 ans ! Pendant la randonnée, nous passons le long de plusieurs laquettes à l’eau transparente qui communiquent entre elles au milieu d’une magnifique forêt de pins à crochets. Nous parvenons au lac d’Aubert (qui signifie "eau verte") à 2148 mètres d’altitude puis, un peu plus haut, à 2250 mètres nous arrivons au lac d’Aumar. Le site est de toute beauté. Jusque là, le sentier était débonnaire quoique caillouteux. Il se corse carrément pour atteindre le lac de Madamète à 2299 mètres. Nous y posons notre sac pour un repas bien mérité après 600 mètres de dénivelée. Certains ont encore le courage de continuer jusqu’au col de Madamète avec 150 mètres de dénivelée supplémentaires, d’où ils pourront apercevoir le majestueux Pic du Midi, à 2788 mètres. Nous aurons fait 13 km….Les photos

Mardi 11 septembre : belle journée chaude et ensoleillée. Nous démarrons du parking de Port (ou col) de Balès à 1776 mètres d’altitude. Le Port de Balès relie la vallée de la Barousse à la vallée de Luchon. Ce col a été goudronné très récemment, en 2007, à l’initiative du Tour de France qui souhaitait proposer une ascension inédite dans les Pyrénées (c’est en effet grâce au Tour de France que nombre de cols alpins et pyrénéens ont été ouverts). Une petite route pastorale en mauvais état, le chemin du Mont né, nous emmène au Port de Pierrefite à 1857 mètres, avec une vue splendide sur la vallée d’Oueil, le pic d’Aneto, la chaine de la Maladeta, le pic de Néouville et le Pic du Midi. Nous y découvrons le cromlech et le menhir de Pierrefite. Ce cromlech est un monument mégalithique préhistorique constitué par une enceinte circulaire de pierres levées, le menhir est placé au centre. Nous voyons en contrebas le lac de Bareilles, appelé également lac de Bordères. Nous continuons notre chemin par l’ascension de la crête de la Téchouède, suivie de la crête du Pic du Lion à 2100 mètres d’altitude. Nous avions l’intention d’y pique-niquer, mais un vent aigrelet nous condamne à continuer. Nous redescendons rapidement au col du Lion à 2001 mètres et continuons jusqu’au lac de Bareilles où un air beaucoup plus chaud nous accueille. Nous remontons jusqu’au Port de Pierrefite pour entamer ensuite l’ascension du Mont né en suivant la crête par une montée assez raide mais sans difficulté, pour atteindre son vaste et confortable sommet à 2147 mètres, véritable balcon sur les Pyrénées, après 300 mètres de dénivelée supplémentaires. Nous aurons fait 13 km. Descente pour retrouver nos véhicules à Port de Balès…..Les photos

Mercredi 12 septembre : c’est le jour de relâche où chacun vaque à sa guise. Certains décident d’aller au marché de Lannemezan et d’aller manger des tapas à Bossost, ville espagnole dans le Val d’Aran, située au pied du col du Portillon qui la relie à la France. D’autres vont au Pic du Midi. Quatre fondus de randonnée y grimpent à pied depuis un virage dans le col du Tourmalet : randonnée sportive de quasiment 1000 mètres de dénivelée sur à peine plus de 7 kilomètres. Plusieurs d’entre nous, plus raisonnables, prennent le téléphérique à La Mongie. Il faut faire vite car la météo n’est pas très bonne aujourd’hui, le temps va se couvrir rapidement. En effet, nous avons à peine le temps de profiter d’une vue exceptionnelle sur toute la chaîne des Pyrénées et de prendre des photos depuis le Ponton dans le Ciel avant que le brouillard ne s’invite tout autour du Pic. Sur la terrasse Sud, nous écoutons un scientifique travaillant sur le site nous raconter l’histoire du Pic, nous parler de l’observation du soleil, des étoiles et de la Voie lactée et nous décrire le panorama qui s’étend sous nos yeux. Ensuite, nous découvrons le planétarium et du très grand cinéma sur 360° avec un film sur le Pic, son histoire et ses secrets. Le Pic du Midi abrite un observatoire précieux pour les scientifiques et un espace muséographique le plus haut d’Europe qui retrace l’épopée humaine de la construction de ce site exceptionnel. La première pierre de l’observatoire a été posée en 1878 mais il n’a été ouvert au public qu’en l’an 2000. Ce fut une journée magique !

Jeudi 13 septembre : hélas, à notre réveil il pleuviote et le brouillard entoure le Bataillet. Nous retrouvons nos guides Rémi et un deuxième Rémi dit le Viking, probablement à cause de sa barbe et ses cheveux blonds. Ils cherchent où nous conduire pour avoir un espoir de moins mauvais temps. Ils optent pour la station de ski de fond de Nistos à 1600 mètres d’altitude. Le brouillard est toujours bien présent et n’a pas l’intention de se lever. Nous cheminons dans les estives sans voir grand-chose. Nous passons près de la cabane d’Ilhet et nous nous retrouvons au sommet du Cap Nestes à 1887 mètres. Il est encore tôt dans la matinée mais comme le soleil fait une timide apparition à ce moment-là et qu’il nous laisse entrevoir quelques sommets en face de nous, nous décidons de déjeuner. Dès le repas achevé, le brouillard reprend sa place et nous redescendons rapidement jusqu’aux voitures. 350 mètres de dénivelée et 7 km. Pour une fois, nous rentrons de bonne heure au Bataillet, ce qui permettra à chacun soit d’aller à la piscine, soit de jouer aux boules, aux cartes, de lire….Les photos

Vendredi 14 septembre : le temps n’est toujours pas beau. Nos guides se consultent une nouvelle fois pour tenter de trouver une destination au-dessus des nuages. Et bien ils l’ont fait ! En voiture, nous traversons Saint-Lary, la station qui offre le plus grand domaine skiable des Pyrénées, et arrivons au col du Portet, coeur du domaine skiable de la station et plus haut col des Pyrénées françaises, à 2215 mètres. Et là, nous laissons le brouillard dans la vallée pour nous retrouver sous un franc soleil. Nous marchons en direction des trois lacs du Bastanet et du refuge de Bastan, en passant au-dessus du lac de barrage de l’Oule. C’est la compagnie des Chemins de Fer du Midi qui a transformé entre 1914 et 1922 un petit plateau de pâturages en lac artificiel afin de recueillir les eaux du bassin de l’Oule et alimenter la centrale hydroélectrique d’Eget. Le site du refuge de Bastan est absolument féérique. Des chaises longues disséminées tout autour du refuge invitent au repos et à la contemplation. Mais notre objectif n’est pas encore atteint et il nous faut maintenant grimper jusqu’au col du Bastanet. Ca monte fort mais, au sommet, la très belle vue sur le vallon d’Auloueilh et sur le vallon de Bastanet avec ses lacs, nous récompense de nos efforts. Le pique-nique nous réconforte, surtout qu’il est pris sous un soleil radieux et une température idéale. Certains redescendent par le même itinéraire alors que les plus volontaires continuent leur chemin pour faire une boucle, en passant par la Hourquette de Caderolles, la cabane de berger de Port Bielh et le grand et beau lac de Bastan ou de Port Bielh. Magnifique randonnée qui clôture en beauté notre séjour avec 17 km et 780 mètres de dénivelée……Les photos

Samedi 15 septembre : nous reprenons le chemin du retour avec une pause déjeuner commune sur l’aire d’autoroute de Carqueiranne, près de Nîmes, histoire de ne pas se quitter comme ça. Au revoir les amis, à bientôt.

Ah j’allais oublier ! Tous les jours avant le repas du soir, tout le groupe se retrouvait autour d’un apéritif qui était le bienvenu pour toutes ces bouches asséchées.

Sylvie

Les photos de Daniel